mardi 10 décembre 2013

Le temps jusqu'au sang


Nous étions sans sommeil : couchés dans les roues d'horloge de la mélancolie,
et nous courbions les aiguilles comme des férules,
et elles jaillissaient en arrière et elles fouettaient le temps 
jusqu'au sang,
et tu parlais à des crépuscules grandis, et par douze fois
j'ai dit TU à la nuit de tes mots,
et elle s'est ouverte, et elle est restée ouverte,
et j'ai déposé un oeil dans ton sein et j'ai natté 
l'autre à tes cheveux
et j'ai déroulé, entre eux, la mèche à feu, l'artère à nu
et un jeune éclair est venu à la nage.

(Paul Celan, Cicatrice)

2 commentaires:


  1. Ich bin allein,



    Ich bin allein, ich stell die Aschenblume

    ins Glas voll reifer Schwärze.



    Il n'y a que vous, cher Moine, pour publier ces vers le jour de mon anniversaire. Soyez-en remercié.

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